Celui qui pense qu’un professionnel coûte cher n’a aucune idée de ce que peut lui coûter un incompétent !
Candidate à l’URPS sur la liste fni PACA, Caroll Boff débusque le pot aux roses des aides-soignantes

Vous avez probablement entendu parler de ces 4 aides-soignantes qui ont ouvert, en libéral, un cabinet de soins à domicile à Touques, dans le Calvados. Alors que tout le monde est focalisé sur la Covid et sur la vaccination, ce sujet est une véritable bombe à retardement qui ne semble inquiéter personne ! Les syndicats fni de PACA veulent alerter sur ce sujet et prendre une position ferme : ce genre de choses ne doit pas se produire dans notre région.
À ce jour, il n’existe ni rôle autonome de l’aide-soignante, ni acte médical ou paramédical qui lui soit délégué lui permettant de réaliser en libéral des soins à domicile.
Alors, posez-vous une seule question : « Croyez-vous vraiment que si des infirmières libérales avaient affiché sur leur plaque « médecine générale », la profession médicale les laisserait faire ? »
Certainement pas. Et elle aurait bien raison !
Nous n’avons ni les compétences, ni les connaissances, ni la volonté de nous substituer aux médecins généralistes.
L’installation en auto entrepreneuriat de ces 4 aides-soignantes est véritablement préoccupante, d’autant qu’elles ont déclaré comme activité principale exercée (code NAF 8690D) : « activités des infirmières et des sages-femmes ». C’est encore Caroll Boff, infirmière libérale sur la liste fni PACA, qui a découvert cela, ouvrant la voie à une forme d’exercice illégal de la profession infirmière.
Et si elles n’étaient que les premières…. d’un vaste mouvement destiné à confier aux AS un rôle autonome ?
Cette installation libérale d’AS créé un précédent dans lequel le gouvernement rêve de s’engouffrer déjà depuis 2009. Pour une bonne raison : transférer aux aides-soignantes des compétences infirmières fait miroiter des économies alors qu’il n’a envisagé aucune solution durable pour financer le 5ème risque dépendance dans les années à venir. Le projet de réingénierie du diplôme d’AS s’inscrit dans cet objectif : possibilité de réaliser des injections, d’évaluer une situation clinique… un projet qui n’a été contré QUE par la FNI au niveau national !
Ce sujet est une prérogative de l’ordre infirmier dont le silence est pour le moins surprenant.
La liste fni PACA est bien sûr favorable à une évolution de carrière légitime pour les aides-soignantes. Oui, elles ont besoin de perspectives d’évolution. Alors proposons-leur des passerelles pour raccourcir l’obtention d’un DE d’infirmière éventuellement en ayant recours à la VAE (validation des acquis de l’expérience) et à la formation en Ifsi qui en découle..
Mais imaginer qu’on peut réaliser des soins infirmiers sans en avoir le diplôme, c’est mettre en danger la sécurité des patients, des études l’ont déjà montré*. Rappelons aussi que lorsque les soins d’hygiène sont réalisés par les infirmières libérales, et c’est plus spécialement vrai en PACA, le taux de recours à l’hospitalisation des personnes âgées y est plus faible qu’ailleurs, quand bien même les Siad et Had y sont moins nombreux, réduisant d’autant le coût pour la société.
*Nursing skill mix in European hospitals: cross-sectional study of the association with mortality, patient ratings, and quality of care, Dr Linda H Aiken et al, BMJ Quality and Safety November 15 2016 doi:10.1136/ bmjqs-2016-005567
